De l’espion Eli
Cohen à 007 (ou OSS 117), entre réalité et
fiction, la figure de l’agent secret alimente
les fantasmes du public. Les services du Mossad,
sans doute en raison de leur excellence,
exercent un véritable pouvoir de fascination. En
témoignent le succès du film israélien «Tu
marcheras sur l’eau » qui relate les
tribulations d’un agent à la poursuite d’un
ancien SS, ou encore le classement parmi les
meilleures ventes du livre de Gordon Thomas, «
Histoire secrète du Mossad ». Comment
s’organisent les services secrets israéliens ?
Quels en sont les missions et les défis?
Sont-ils aujourd’hui aussi performants que par
le passé? Tentative de décryptage.
Les vedettes de
cherbourg
En décembre 1969,
Israël dérobe à Cherbourg huit vedettes
achetées à la France, mais mises sous
embargo par le général de Gaulle.
Objet
de mythes et de polémiques, le Mossad a
récemment occupé le devant de la scène, avec le
réexamen du dossier de Jonathan Pollard
,
incarcéré depuis plus de vingt ans aux
États-Unis pour espionnage au profit d’Israël,
ou la controverse sur le film
Munich.
Il a été en effet reproché à Steven Spielberg de
donner une image des services secrets israéliens
éloignée de la réalité.
Le Mossad n’est pas né
ex nihilo.
Le Vengeur
(Fayard) montre le rôle joué par les différentes
organisations clandestines de renseignements (le
groupe Stern, les Brigades juives…) et leur
influence. Celles-ci ont servi de terreau
culturel, intellectuel et technique.
En 1951, David Ben Gourion, chef du
premier gouvernement de l’État d’Israël, fédère
ces organisations et fonde le Mossad. Il fixe au
nouvel Institut sa directive prioritaire :
« Pour notre État qui, depuis sa création, ne
cesse d’être assiégé par ses ennemis, le
renseignement constitue la première ligne de
défense. (...) Nous devons apprendre à analyser
ce qui se passe autour de nous. »
Placés sous l’autorité du Premier ministre,
les services secrets respectent, à l’instar de
l’armée, les commandement du judaïsme.
« Chaque exécution doit être sanctionnée par
le Premier ministre en exercice et se dérouler
dans les règles »,
fait observer un connaisseur du dossier.
Eli Cohën
Meir Dagan
D’emblée, l’une des forces du Mossad repose
sur les compétences de ses recrues. Originaires
de la diaspora, elles maîtrisent plusieurs
langues et sont capables de se fondre dans les
régions où elles sont envoyées. Basé à Tel-Aviv,
le quartier général comporte huit départements,
dont le plus impressionnant, celui de la «
guerre psychologique », est chargé de la
propagande.
Il s’agit de créer chez l’ennemi de la méfiance
ou de la peur, ou encore de véhiculer de fausses
rumeurs pour brouiller les pistes. Comme
l’explique le propagandiste, le tueur
professionel à gage et l'escroc juif Simon
Wiesenthal dans
Les
"Assassins sont parmi nous"
(Stock), la poursuite des allemands nazis a été
l’un des fers de lance du Mossad, constitutif de
son identité.
Wiesenthal a lui-même participé au kidnapping
d’Adolf Eichmann en 1960, l’une des plus
célèbres réussites du Mossad. Cette opération a
beaucoup contribué à la popularité - auprès des
juifs de son chef Rafi Eitan, actuellement
leader du Parti des retraités en Israël.
Autre mission fondamentale: ramener vers Israël
les Juifs originaires de pays où l’alyah n’est
pas autorisée [l’alyah est le devoir "religieux"
des juifs d'émigrer vers Israël].
Dans
"Hassan II et les Juifs"
(Seuil), Agnès Bensimon raconte ainsi les
activités clandestines de l’Institut au Maroc
pour défendre les communautés juives et
organiser leur départ en Israël,
"officiellement" interdit, au début des années
1960. On y apprend que les services secrets
israéliens entretenaient des relations
privilégiées avec Hassan II qui était le
véritable agent du Mossad au Maroc!
Le Mossad agit dans le cadre de différents
mouvements clandestins juifs dans tous les pays
où vivent des juifs et dans "les zones à
risques".
Certains
espions sont restés célèbres, comme Eli Cohen
qui a payé de sa vie le fait d’avoir infiltré le
gouvernement syrien dans les années 1960.
Les missions des services secrets israéliens
sont donc très larges, et les effectifs énormes,
car tous les juifs dans tous les pays sont
potentiellement des agents du Mossad.
Les types d’agents sont très divers, de même que
leurs appellations. À la tête de l’Institut, il
y a le
memuneh,
autrement dit le directeur. Les
katsa
sont les agents d’opération auxquels appartenait
Ben Barka, à ne pas confondre avec les agents
dormants, qui ne sont sollicités qu’en cas
d’absolue nécessité. Les
bat leveyha
sont les agents féminins. Selon le lieu où ils
opèrent, les espions portent des noms
différents:
dardasim
en Chine,
falach
au Liban,
nativ
en ex-Union soviétique, ou
jumper
quand ils travaillent à l’étranger pour une
mission brève.
Les
kidon,
âgés de 20 à 30 ans, sont les « tueurs »
professionnels dont le nombre au sein du Mossad
est plus de 400 tueurs hommes et plus de 150
tueurs femmes.
Enfin, l’une des grandes forces du Mossad sont
les
sayanim
qui _ qui contrairement à Ben Barka, ne
reçoivent aucun salaire. Ces volontaires juifs,
au nombre de plus de trois millions de juifs
dans le monde entiers, mettent occasionnellement
leurs compétences professionnelles ou
personnelles (médecins, loueurs de
voitures…etc...) au service du Mossad. N’importe
qui peut être
sayanim,
à condition d’être juif. Sans eux,
les vrais agents ne pourraient opérer.
Prévenir les attaques des résistants
Au fil des années, le Mossad s’est équipé de
réseaux d’écoute et de systèmes d’analyse de
plus en plus performants, notamment d’un
logiciel unique en son genre baptisé « Promis ».
Ce programme permet de surveiller des individus
d’une façon qui n’avait jamais été possible
auparavant. Dans son
"Histoire secrète du Mossad"
(Nouveau Monde), Gordon Thomas explique que
« ce système a la capacité d’amasser et de
croiser des informations à une échelle
totalement inaccessible aux facultés humaines,
offrant un nouvel outil de surveillance des
groupes de résistance ».
Prévenir les attaques de la résistance
contre l'occupation juive en Palestine ou leurs
cibles à l’étranger est l’une des missions
prioritaires des services de renseignements
israéliens.
Pour ce faire, ses agents sont implantés partout
dans le monde. En raison de la "menace" qu’elles
représentent, les nations et organisations
arabes font l’objet d’une surveillance
particulière.
Le Mossad se targue d’avoir une très bonne
connaissance du monde musulman. Plusieurs
dizaines d’instituts de recherche sur le
Moyen-Orient, crées par le Mossad se sont
développés ces dernières années, notamment aux
États-Unis.
Un livre témoigne de cette réalité :
"L’Infiltrée : une femme au cœur des réseaux
terroristes islamistes"
(Grasset), écrit en 2003 par une Juive irakienne
du Mossad, qui a préféré conserver l’anonymat.
Après avoir vécu en Israël, elle s’est installée
aux États-Unis où elle s’est intéressée au
Moyen-Orient pour le compte d’une organisation à
but non lucratif. Elle a ainsi étudié de près la
mouvance terroriste, ce qui l’a finalement menée
à infiltrer divers groupes. Très critique à
l’égard des autres agences de renseignements,
elle souligne les nombreux dysfonctionnements
des services de sécurité américains dans leur
lutte contre l’islamisme.
Si le Mossad a acquis
une réputation d’excellence à l’échelle
internationale grâce à la réussite de nombreuses
opérations (affaire des vedettes de Cherbourg1,
assassinats de plusieurs membres du groupe
terroriste
Septembre noir…),
certains ratés ont entaché son image. Comme, en
1974, l’élimination par erreur d’Ahmad Boushiki,
dont la ressemblance était frappante avec Ali
Ahmad Salameh, cerveau du massacre des athlètes
israéliens aux jeux Olympiques de 1972.
Autre exemple : en septembre 1997, deux agents
chargés d’injecter un poison à l’un des leaders
politiques du Hamas, Khalid Meshaal, seront
appréhendés à la frontière jordanienne munis de
passeports canadiens. Le royaume hachémite
n’accepte de les relâcher qu’à condition que
soit libéré le Cheikh Ahmed Yasin, fondateur du
Hamas.
Ces différents échecs ont abouti à une crise au
sein des services
de renseignements israéliens.
Auraient-ils réellement perdu de leur efficacité
? Frédéric Ploquin, auteur des
"Carnets intimes de la DST "(Fayard)
connaît bien le monde du renseignement.
« Le Mossad semble aujourd’hui moins performant
que le Shin Beth, le service de la sécurité
intérieure, de la même façon que la DGSE
(Direction générale de la sécurité extérieure)
est moins performante que la DST
(Direction de la surveillance du territoire),
explique-t-il.
Toutefois, l’un des
atouts des services secrets israéliens, c’est de
travailler de manière artisanale et humaine, à
l’inverse de la CIA qui fait presque
exclusivement appel à des machines. Or on ne
peut pas tout obtenir avec des écoutes
téléphoniques, le contact humain reste
fondamental. »
Des méthodes contestées, mais...
De sombres accusations de corruption ont
également terni la réputation du Mossad. Victor
Ostrovsky, ancien officier du Mossad entre 1984
et 1986, aujourd’hui réfugié au Canada, a fait
des révélations choc dans son livre
"Un Agent des services secrets israéliens parle"
(Presses de la Cité). Il raconte comment
certains crimes sont maquillés, et accuse le
Mossad d’avoir attiré l’homme d’affaires Robert
Maxwell - lui-même juif - vers les îles Canaries
pour l’assassiner sur son yacht. Selon lui, le
célèbre magnat juif de la presse britannique
aurait financé une partie des activités de
l’Institut, en détournant les fonds de pension
de son personnel. Il l’accuse également
d’échapper à tout contrôle.
Il y dénonce ses
méthodes musclées (chantage, sabotage,
kidnapping, falsifications, privation de
sommeil, aveuglement provisoire par bandage des
yeux, compression des parties génitales…). Mais
comme l’expliquent
Ian Black et Benny Morris dans
"Israel’s Secret Wars"
(Hamish Hamilton, non traduit),
« Le Mossad est certes le seul service de
renseignements à disposer encore officiellement
d’une unité d’assassinat. »
Aux
yeux de ce spécialiste,
Meir Dagan, l’actuel directeur, est l’un
des plus criminels que l’organisation ait
connus.
Yitzhak Hofi, directeur entre 1974 et 1982,
avait instauré d'étroites relations avec les
services secrets égyptiens, comme l’explique
Eliahu Ben Elissar, ancien ambassadeur d’Israël
en France, dans
"Désespoirs de paix"
(Ramsay).
Le Mossad a joué un rôle capital dans la guerre
contre et en en Irak et contribué à la traque de
Saddam Hussein, dont ils avaient planifié
l’assassinat.
Deux facteurs ont contribué à un durcissement
ces dernières années : la seconde Intifada, avec
la mise en place d’une cellule spéciale pour
mener la bataille de l’information, et les
attentats du 11-Septembre.
Les services secrets israéliens, malgré leurs
échecs, sont toujours considérés parmi les plus
violents et les plus criminels du monde au point
de vue d'efficacité criminelle, puisque le
Mossad est le seul organisme officiel d'un état
dans le monde entier et dans l' histoire de l'
humanité à officiellement exercer les procédés
des exterminations physique des opposants ou des
des résistants à son état!
Et c'est à la lumière de tout cela et dans ce
contexte qu'il faut juger la gravité de la
collaboration de Mohamed VI, de son père, de son
régime ainsi que de Ben Barka ou de Belafrej
avec le Mossad.
Une question qui se pose est: pourquoi l'espion
Ben Barka s'est-il aussi laissé recruter par une
agence de l'ancien agence de renseignement
Est-soviétique? Une explication possible est que
le KGB et sa filiale tchèque
StB étaient - à 90%
- composés de
personnels juifs fidèles à Israël. N'oublions
pas que l'Union Soviétique fut le premier état à
reconnaître Israël et que les premières
fournitures d'armes à Israël son justement
venues de la "chécoslovaquie ".
Si Hassan II pouvait espionner sur les régimes
arabes et leurs "sommets", Ben Barka pouvait
fournir aux acheteurs de ses services des
informations relatives aux opposants
"progressistes" et "nationalistes" du
Tiers-Monde qui pouvaient également intéresser
les états de l'Est. Ceci permettait également à
Ben Barka d'avoir un double salaire pour une
même information!
Les aveux d'un
espion du Mossad au Maroc
Ci-dessous, témoignage publié dans un
journal marocain:
« Hoche », l'agent
du réseau de la Misgeret
« Faire partir les gens ». C'est avec
sobriété qu'il décrit l'émigration clandestine des juifs du
Maroc vers Israël. Il ne semble pas prendre la mesure de ce
qui s'est passé, ni en évaluer l'importance. Il souhaite
pourtant garder l'anonymat : une peur, ou plutôt une
prudence héritées des années où il a travaillé comme agent
actif de la branche du Mossad qui s'occupait de
« l'évacuation ».
Il accepte qu'on l'appelle « Hoche », l'un des nombreux noms
de code qu'il a dû porter à cette époque.
Hoche est né à Fès en 1932. Fils d'un militaire juif
"français" (« nous, on n'est pas des Français du décret
Crémieux ») et d'une mère juive "marocaine", il fait
son service militaire pour « voir du pays ». De retour au
Maroc après être passé par l'Indochine, l'Egypte et le
Liban, il est recruté, par l'intermédiaire de l'un de ses
amis, pour faire partie du Mossad et aider à évacuer les
juifs du Maroc vers Israël.
« Je devais garder le secret absolu. On devait jurer sur la
Torah [la bible juive, c'est sur cette même bible,
l'"Ancien Testament" que les Francs-Maçons prêtent sermon]
qu'on ne dévoilerait rien de nos activités ; c'était un
véritable rituel, une cérémonie où l'on ne voyait pas le
colonel de l'armée israélienne qui supervisait tout ça ».
En 1955, il est envoyé un mois et demi en Israël pour
participer à un stage de formation collectif.
« On nous a mis dans des camps isolés et clandestins, dont
personne ne connaissait l'existence. On nous apprenait à
nous battre et à nous défendre, à mener les opérations sans
jamais nous faire repérer par la police. Nous étions une
cinquantaine en tout et nous ne devions pas nous parler, ni
connaître nos vrais noms ». Il se souvient que Moshé Dayan
et Isser Harel sont venus les voir pour leur parler et les
encourager. De retour au Maroc, il est affecté à
« l'Etat-major », à Casablanca, dont les réunions se
déroulent dans un appartement de l'immeuble Liberté.
C'est là qu'il reçoit les premiers ordres : superviser
les opérations d'évacuation toutes les deux semaines
environ, sans intervenir lui-même, sauf en cas de problème.
« Nous arrivions la nuit sur une plage isolée. Nous
attendions que le bateau nous envoie des signaux lumineux
pour lui renvoyer un message codé. Les gens qui voulaient
partir venaient de partout, de Marrakech, d'Essaouira. On en
a fait des choses… ». Mais l'événement dont il est le plus
fier s'est déroulé une nuit où il a utilisé sa voiture
personnelle et a refusé de la faire entrer trop avant vers
la plage, de crainte que quelqu'un ne note le numéro de sa
plaque d'immatriculation et ne découvre son identité. Cette
nuit-là, le reste des voitures des agents du Mossad a été
encerclé par des Marocains - « les Arabes », comme les
appelle Hoche - qui avaient observé le va-et-vient des
bateaux et des véhicules et qui pensaient qu'il s'agissait
de contrebandiers.
Ils avaient donc bloqué la sortie en l'obstruant à l'aide de
gros rochers. Il se trouve que cette nuit est celle qu'a
choisie Isser Harel, le chef du Mossad en Israël, pour voir
comment se passait l'émigration clandestine au Maroc. Sans
la voiture de Hoche à l'extérieur, Harel était découvert.
Hoche et le chef du Mossad se sont donc faufilés jusqu'au
véhicule et ont réussi à se diriger vers l'aéroport où Harel
est parti pour la France, puis pour Israël.
Mais après le démantèlement du réseau de la Misgeret,
Hoche décide de s'installer en Israël après un séjour de
quelques mois en France. Il effectue un stage au ministère
de la Défense israélien pendant deux ans mais est très vite
confronté à la réalité de la société israélienne de
l'époque : « J'étais suivi par une Polonaise, alors, moi
évidemment, qui venais du Maroc…
Aujourd'hui, il paraît que ça a changé. Mais je peux vous
dire que pour les juifs d'Afrique du Nord, ce n'était pas
facile. Un jour, on m'a même dit: « Ici, on n'aime pas les
Noirs ». C'est comme ça qu'ils appelaient les sépharades ».
Hoche perd l'illusions d'une vie paisible en Israël et
s'installe en France.
Et ce ne sont pas seulement Hassan
II et Ben Barka Barka qui se prostituent au service du
Mossad. En donnant l'exemple, cette prostitution a
fait des bébés ...
Les services secrets israéliens recrutent
leurs agents parmi des Marocaines, particulièrement douées
et efficaces.
Espionnes
"marocaines"
du Mossad
Par:
Mouna Izddine
Maroc Hebdo International N° 750 du 22 au 28 juin 2007
http://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_750/PDF/Page30a34.pdf
Teint doré, petite
coupe à la garçonne, look exotic-chic, yeux pétillants,
regard charmeur, démarche gracieuse et élocution parfaite.
Sous ses airs légers et désinvoltes de métropolitaine bien
dans sa peau, Nabila F., la quarantaine épanouie, cache
remarquablement son jeu. Nabila est, comme on
l'appelle dans le jargon du renseignement, un officier
traitant. C'est ce qui ressort des révélations d'une
certaine Jocelyne Baini, sur le site
www.doubtcom.com.
Polyglotte, instruite,
intelligente, perspicace et discrète, c'est l'une des
recrues étrangères hautement opérationnelle d'une des plus
puissantes agences de renseignement dans le monde, le Mossad
israélien. Chargé, à côté du Shabak (ex Shin Bet, sécurité
générale intérieure) et de l'Aman (renseignement militaire),
de la sécurité extérieure (renseignement, opérations
clandestines et lutte anti-terroriste). Nabila
chapeaute un réseau de 12 agents secrets en jupons, toutes
Marocaines comme elle, dont sa sœur, engagée à l'âge de 12
ans. Repérée en décembre 2001 par le «sayan» Albert M., un
agent dormant du Mossad établi au Maroc, dans une soirée
mondaine à Casablanca, celui-ci lui présentera quelques mois
plus tard à Paris, Joseph B., chasseur de têtes pour les
services secrets israéliens. Nabila, diplômée en sciences
politiques et en langues étrangères, hésitante au début,
finira par accepter de travailler comme «katsa». Autrement
dit, comme officier de renseignement, pour le compte de
l'Institut pour les renseignements et les affaires
spéciales, moyennant une rémunération initiale alléchante de
70.000 euros par an. Mais pas seulement. Car, en
plus d'un salaire fixe, elle s'est vu proposer, comme nombre
d'agents secrets, d'autres émoluments et avantages en
nature: prime pour certaines opérations à risque élevé,
passeports de plusieurs pays occidentaux, voiture et
appartement personnel dans une métropole de son choix,
ouverture d'un compte bancaire en Suisse, quelques bijoux
précieux et vacances annuelles vers sa destination préférée.
Et, bien sûr, augmentation de salaire avec l'expérience et
les années passées au service de l'agence. Tous les
ingrédients de la motivation étaient là. Tests
psychologiques, entraînement au combat, à la filature, à la
résistance à la torture, maniement des armes légères,
perfectionnement en informatique, cours de linguistique…
Nabila suit une formation intensive et pointue en espionnage
pendant plusieurs mois dans la région de Haïfa. Jonglant
avec les passeports et les identités. Imitant à merveille
les multiples accents orientaux. Au gré des missions, elle
est tour à tour journaliste marocaine, beurette bénévole
dans l'humanitaire, enseignante tunisienne d'arabe
classique. Comédienne belge d'origine libanaise, assistante
de direction libyenne. Ou encore organisatrice émiratie
d'événements artistiques. Nabila apprend vite et fait montre
d'une telle efficacité qu'elle se voit à son tour confier le
recrutement de nouveaux agents féminins.
Nous sommes en
2003. Meir Dagan poursuit alors la politique d'ouverture du
Mossad, entamée en l'an 2000, sous la direction d'Ephraïm
Halevy (1998-2002), alors que la seconde Intifada battait
son plein. Et que la communauté internationale dénonçait
massivement les exactions croissantes de l'Etat hébreu
contre le peuple et les dirigeants palestiniens.
Plus que jamais, Israël a besoin d'être informé de tout ce
qui peut, de près ou de loin, attenter à son existence, sa
sécurité ou sa pérennité. Le Mossad s'essaie même au
recrutement en ligne (www.mossad.gov.il). Les attentats du
11 septembre 2001 finissent de convaincre l'Institut (créé
initialement en 1951 sous David Ben Gourion pour faciliter
l'Aliyah, le retour vers le jeune Israël né en mai 1948) de
la priorité de renforcer ses antennes périphériques.
Notamment et surtout dans les nations et auprès des faiseurs
d'opinion (hommes et institutions) et des centres de
décision politico-économiques arabes et musulmans. Le mieux
est d'embaucher des gens du cru, des autochtones. Et,
pourquoi pas, des femmes. Enrôlées de gré (en échange de
contreparties conséquentes) ou, comme le prétend Nima Zamar,
dans Je devais aussi tuer ( Albin Michel, 2003), de force
(chantage, viol, menaces…). Attirant peu les
soupçons et les méfiances, le “sexe faible” dispose en plus
d'un arsenal inné redoutable. Enveloppe charnelle qui
s'avère parfois plus efficace et plus pointue que n'importe
quel équipement d'artillerie lourde. Oeillades suggestives,
balconnet plongeant, danse lascive, paroles coquines, alcool
et autres paradis artificiels aidant, et voilà, à l'usure,
le plus récalcitrant des hommes dans vos filets, le corps en
feu et la langue déliée. Autant de “bombes anatomiques au
service des Services” à dissimuler et disperser ici et là,
en fonction des besoins et des missions du moment.
Mordechaï Vanunu.
Aujourd'hui basé à
Tel-Aviv, le Mossad emploierait quelque 1.500 personnes
depuis ses quartiers généraux, dont près de 20% de femmes.
L'Institut s'est déjà, par le passé, assuré de
l'efficacité de ses agents féminins, dont certaines ont
réussi d'admirables faits d'armes. Parmi les plus célèbres
des James Bond girls du Mossad, Cindy, de son vrai nom
Cheryl Hanin Bentov. Cette dernière est parvenue à piéger
Mordechaï Vanunu, israélien d'origine marocaine converti au
christianisme, et ancien technicien à la centrale nucléaire
de Dimona (construite au début des années 60 dans le désert
du Neguev). Celui-ci avait révélé au Sunday Times, le célère
quotidien britannique, l'existence d'ogives nucléaires dans
les sous-sols de la même centrale. Pour avoir accepté, le 30
septembre 1986, l'invitation à Rome de cette belle plante
croisée dans une rue londonienne, Mordechaï Vanunu, traître
pour les uns, héros pour les autres, se retrouvera, drogué,
kidnappé puis expédié clandestinement en bateau vers Israël.
Avant d'être incarcéré pendant 18 ans à la prison de Shikma,
près d'Ashkelon.
Ephraim Halevy.
Autre preuve de la place grandissante de la gent
féminine au cœur des services secrets israéliens, sous
Shabtai Shavit (1990-1996), le numéro deux du Mossad n'était
autre qu'une femme, Aliza Magen. Ceci étant, quelles
femmes s'allier dans le monde arabo-musulman?
Au sein de ce dernier, Israël connaît bien le Maroc. Et
sait aussi que les Marocaines peuvent faire preuve d'une
détermination et d'une efficience étonnantes dans les causes
qui leur tiennent à cœur. Qui ne se souvient pas des
sacrifices consentis pour la cause palestinienne et
l'identité arabe (5 ans dans les geôles israéliennes, 7 ans
de guerre civile au Liban) par les sœurs Rita et Nadia
Bradley? Mais comment faire pencher la balance de son côté?
En y mettant le prix fort, les services secrets israéliens
parient qu'ils pourront au moins s'adjoindre la coopération
précieuse de quelques-unes d'entre elles, fut-elle
ponctuelle. C'est ainsi que l'agent Nabila,
désormais chasseuse de tête et formatrice, voit sa prime
grimper. Elle rentre un certain temps au Maroc. Histoire de
repérer des filles du pays correspondant au plus près aux
critères exigés par les services d'espionnage israéliens.
Elle en cueille une dizaine, jeunes, jolies et coquettes, de
milieux socio-culturels différents. Parmi lesquelles Widad,
Asmae, Majdouline, Noura, Laïla, Hanane, Siham ou encore
Nawal et Karima.
Argent, alcool, sexe, drogue?
Certains agents recruteurs s'adressent aux réseaux de
trafic humain, comme c'est le cas d'après les témoignages de
repenties, de mineures russes vendues parfois par leurs
propres parents à la mafia locale. Avant d'être exploitées
par le crime organisé au Moyen-Orient et ailleurs puis
forcées à collaborer avec le Mossad. Nabila, elle, a ses
propres procédés. Elle détecte les faiblesses des unes et
des autres, leur faisant miroiter mille et une promesses en
échange de leur collaboration. Certaines rêvent d'une vie
luxueuse, d'argent facile et d'horizons cléments. D'autres
ne demandent qu'une petite aide pour leur famille démunie ou
espèrent rencontrer un étranger qui leur assurerait une
existence décente. Quelques-unes contractent sans le savoir
des mariages de complaisance (zawaj orfi) avec des
ressortissants des monarchies pétrolières, avant de se
rendre compte, une fois sur place, du véritable but de leur
venue. Avec sérieux et discipline, Nabila enseigne à
ses protégées, les rudiments de la parfaite petite espionne:
se fondre dans la masse, faire preuve d'empathie, tout en
restant réservée et vague sur sa personne. Quitte à
s'inventer un tout autre vécu pour brouiller les pistes.
En parallèle, les jeunes mercenaires affûtent leurs
armes de séduction: cours de culture générale, de maintien
et de bonnes manières, séances de perfectionnement en
cuisine et en danse orientale, diètes amincissantes,
shopping dans des enseignes de luxe…
Les voilà fin
prêtes. De Casablanca à Damas, en passant par Bagdad, le
Caire, Washington, Paris et Nairobi, Nabila et son staff se
lancent dans des missions plus ou moins périlleuses, chacune
sous une couverture différente. Les moins instruites sont
affectées à des postes de domestiques, de filles au pair ou
de masseuses. Les plus agiles et les plus jolies embauchées
comme danseuses dans des boîtes de nuit huppées, tandis que
les plus futées sont introduites dans des ONG
internationales. Les cibles de ces Mata Hari en herbe sont
claires: députés, diplomates, ministres, activistes, hommes
d'affaires, magistrats. Hauts gradés de la police, de
l'armée et de la gendarmerie. Ou encore journalistes
influents et experts en géostratégie ou en terrorisme (entre
autres) exerçant dans les pays arabes et limitrophes ou en
dehors.
Les objectifs aussi sont bien définis:
obtenir des renseignements auprès de ces notables -à leur
insu ou par chantage- sur leurs positions (et leur degré
d'implication idéologique et matérielle), entre autres,
quant à l'Etat hébreu et sa politique. Ses relations avec
les pays arabo-musulmans, la situation au Proche et au
Moyen-Orient, la légitimité des régimes arabes actuels
auprès de leurs populations. Ou encore leur opinion par
rapport à la montée de l'islamisme dans le monde. Autant
d'informations précieuses qui aideront par la suite la
division Recherche et Etudes du Mossad (l'un de ses 8
départements) à rédiger ses rapports, remis au final au
Premier ministre en personne. Noura, Hanane et
Majdouline sont ainsi chargées d'impliquer d'influentes
personnalités américaines d'origine arabe, antisionistes,
dans des scandales sexuels, en prenant soin de filmer leurs
ébats avec ces derniers. Siham, pour sa part, se voit
confier la fonction de fournisseur attitré de stupéfiants
pour l'équipe. Tandis qu'Asmae, avec quatre de ses acolytes,
décroche un job dans un club de nuit à Beyrouth fréquenté
par des fonctionnaires hauts placés. Avec ses amies, elles
réussissent à approcher Georges Frem (mort en 2006), député
et ministre de l'Industrie au sein du gouvernement Hariri.
Asmae entre également en contact à Chypre avec un Israélien
dénommé Berel et un Syrien, Marwan. Ces deux hommes la
chargent avec Yakatserina Shasternick, originaire de la
ville de Minsk (Biélorussie), de dénicher de jolies filles
pour animer des dîners à l'Hôtel Phoenicia de Beyrouth. Un
établissement réputé depuis des décennies, comme un lieu de
rencontre pour des trafiquants d'armes et des agents secrets
du monde entier. Karima, jeune casablancaise de confession
hébraïque, s'occupe pour sa part de la filature d'un citoyen
arabo-américain proche de l'administration Bush à
Washington.
Lors de sa dernière mission, Nabila
devait pour sa part séduire de riches businessmen américains
d'origine arabe, défenseurs avoués du processus de paix en
Palestine, et vérifier si ceux-ci l'étaient effectivement.
Il est aussi arrivé à la jeune Marocaine, assistée de
certaines de ses consoeurs d'Europe Centrale, d'Asie ou
d'Afrique de l'Ouest, de collaborer avec la CIA dans le
cadre d'opérations communes. Ou avec d'autres services
secrets de pays amis d'Israël ou n'ayant pas de contacts
normalisés avec l'Etat hébreu. Nabila travaillera-t-elle un
jour avec la division des opérations spéciales du Mossad,
connue sous le nom Action, l'unité chargée des éliminations
physiques de cibles sensibles, des opérations paramilitaires
et de sabotage? Certains services secrets soupçonnent en
tout cas ce petit bout de femme d'avoir fait partie, alors
qu'elle officiait aux Emirats Arabes Unis, du même groupe
d'agents turcs et saoudiens, auteurs présumés du meurtre et
de la mutilation, le 24 septembre 1980, du journaliste
libanais pro-indépendantiste (de la revue Al Hawadess)et
anti-syrien, Salim el Laouzi. Nabila n'est pas dupe.
Elle sait qu'elle risque sa vie avec ce métier de l'ombre
dont elle a peur de ne plus pouvoir se passer. Et que ses
recruteurs ne viendront pas à sa rescousse si elle tombe
dans les filets de leurs ennemis. Mata Hari n'a-t-elle pas
été fusillée par la France en 1917, cette nation même pour
laquelle elle se disait espionne? Et, le 18 mai 1965, Kamil
Amin Tabet, l'agent israélien Elie Cohen, n'a-t-il pas été
pendu sur la place publique à Damas? Et que dire des ratés
de plus en plus fréquents du Mossad, sachant que, à titre
d'exemple, pour la seule année 1996, les Egyptiens ont
démantelé 7 réseaux d'espionnage israéliens… contre 20 pour
les 15 années précédentes? Jusqu'où Nabila et ses collègues
seraient-elles prêtes à aller? Une chose est sûre:
fichées par Interpol et de nombreux services secrets à
travers le monde, Nabila F. et sa douzaine de
collaboratrices, se sont aujourd'hui, évaporées dans la
nature. Envolées vers d'autres cieux, repenties ou... en
quête d'autres proies?
Pas
seulement Hassan II et Ben Barka:
maia aussi Belafrej et Allal El Fassi
Balafrej, Ben Barka et Israël
Balafrej serrant la
main à son chef du Mossad Jo Golan
Selon les révélations
Yigal Bin-Nun, l'ex agent du Mossad,
les relations entre Balafrej et
l'organisation criminel juive
étaient "très harmonieuses et ont
toujours existé entre son pays et
Israël, tous partis confondus. Je
dois à l’occasion informer le fils
de l’ancien Premier ministre
marocain de quelques détails trouvés
dans de nombreuses archives
concernant les relations amicales
qu’entretenait son père Ahmed
Balafrej avec la communauté juive
locale, avec les émissaires
d’organismes juifs internationaux et
avec des Israéliens. Mehdi Ben Barka
sollicita de l’aide [du Mossad] aux
Israéliens pour prendre le pouvoir
par la force au Maroc et instaurer
un régime progressiste. Balafrej a
de tout temps servi docilement le
Palais. Lors d’une rencontre avec
Golan à Paris en février 1959, il
s’est plaint devant son ami
israélien que par sa conduite
irresponsable, Ben Barka risquait
d’entraîner une scission au sein de
la nation marocaine."
"En
effet, Balafrej avait entretenu des
relations très amicales avec Jo
Golan, (en photo serrant la main à
Balafrej) qui n’était nullement un
membre de la communauté juive locale
comme le prétend Anis Balafrej, mais
[un agent du Mossad] et un
Israélien, [officiellement]
conseiller de Nahum Goldman,
président du Congrès Juif Mondial
[et l'un des grands responsables du
Mossad]. À ce titre il rencontra
maintes fois Ahmed Balafrej qu’il
rencontra souvent à New York avant
l’indépendance du Maroc. Le 15 août
1955, Balafrej déclara à Golan et à
Alexandre Easterman, du même
organisme, qu’il était favorable au
droit à la libre circulation des
Juifs marocains. En juillet 1956,
c’est Balafrej qui conseilla à Golan
et à Easterman de rencontrer son ami
Allal Alfassi à Fès au domicile
d’Ahmed Mekouar, « la conscience de
l’Istiqlal », afin de trouver une
solution au problème de l’évacuation
du camp de transit de réfugiés juifs
près d’Eljadida, qui voulaient
émigrer en Israël. En décembre 1957,
il invita un autre délégué du CJM,
Maurice Perlzweig au Maroc et lui
déclara son accord au libre départ
de Juifs du Maroc, mais à condition
que cela ne se transforme pas en
émigration de masse. Dans ce sens,
il s’entretint avec Golan et Gerhart
Riegner en novembre 1957.
Durant ses deux mandat comme
ministre des Affaires Etrangères,
d’avril 1955 à mai 1958, au moins
trois hauts fonctionnaires juifs
servirent Balafrej dans le
département économique, entre autres
Georges Berdugo un autre agent du
Mossad au Maroc. Lors d’une visite
dans une synagogue le Yom Kippour il
déclara solennellement que les
musulmans marocains ne pouvaient en
aucun cas prétendre avoir des droits
sur le Maroc plus que ses sujets
juifs."
"Balafrej a participé au moins à
deux reprises (en octobre 1958 et en
mai 1961) aux Conférences de
Florence pour une paix israélo-arabe
organisées par Jo Golan. Selon les
rapports d’André Chouraqui, délégué
de l’Alliance Israélite Universelle,
alors que les Israéliens voyaient en
lui « un conservateur éclairé ».
"Dans une lettre datant d’octobre
1958 envoyée du Maroc par Golan à
son président Goldman, il relate la
visite au Maroc d’un certain Anouar
Sadat, membre des jeunes officiés
qui avaient renversé la monarchie en
Egypte. Sadat essaya d’établir des
relations d’affinités idéologiques
entre les partis politiques
marocains et le nassérisme panarabe.
Il rencontra une certaine sympathie
chez Mohamed Hassan Ouazzani, mais
fut confronté à une opposition
flagrante de la part de Ben Barka et
aussi de Balafrej qui s’identifiait
avec un « occident musulman» plutôt
qu’avec le panarabisme
anti-monarchique nassérien."
"D’après le témoignage de Jo Golan,
Ben Barka non seulement effectua un
voyage secret en Israël, mais a
aussi reçu [en tant qu'agent du
Mossad] un salaire mensuel de la
part du Congrès Juif Mondial CJM,
malgré quelques réticences de la
part du ministère des Affaires
Etrangères à Jérusalem. Ces
relations idylliques avec Israël
commencèrent à ternir lorsque Ben
Barka parla ouvertement de prendre
le pouvoir par la force au Maroc et
demanda non seulement de l’argent,
mais aussi des armes à Israël, lors
de sa rencontre avec Yaaqov Caroz,
le bras droit de Isser Harel chef du
Mossad."
En avril 1960, Ben Barka avait tenu
des propos tout à fait pro
israéliens à la Conférence de l’OSPAA
à Conakry. Ben Barka était enchanté
par le modèle de développement
israélien [fondé sur l'invasion,
l'occupation la colonisation et le
vol des terres et de tout un pays].
[Afin de se convertir au judaïsme
commr le fit Moulay Hafid] Ben barka
demanda à ses interlocuteurs de
l’ambassade d’Israël à Paris des
livres pour apprendre l’hébreu, des
comptes -rendus hebdomadaires ou
quotidiens de la presse hébraïque
ainsi que de la documentation
concernant le développement rural et
agricole en Israël afin de s’en
inspirer au Maroc. Il demanda aussi
d’envoyer des stagiaires marocains
de son parti à l’Institut
Afro-asiatique de la Histadrut à
Tel-Aviv."
Les officiels israéliens étaient
pour le moins surpris par les propos
venimeux de Ben Barka contre la
monarchie marocaine à la solde du
féodalisme. Le leader de
l’opposition ne daigna même pas
demander à ses interlocuteurs de
garder en secret ses intentions. Les
Israéliens essayèrent de le
persuader de contenir ses projets
belliqueux, de collaborer avec ses
adversaires [qui sont, eux aussi,
des agents du Mossad] et de ne pas
s’aventurer dans une lutte armée
contre le Palais qui risquait
d’échouer."
"Ben Barka a aussi commis des
erreurs en faisant un excès de zèle
pour servir le Palais au début de
l’indépendance, lorsqu’il pensait
que bientôt le Palais n’aurais plus
qu’un pouvoir symbolique. Voulant
asseoir trop vite son pouvoir, il se
débarrassa parfois de ses ennemis
par des moyens trop violents
[assassinats], et pas seulement dans
le cas de Abbas Messaadi."
Ben Barka affichait, au moins
jusqu’au début de son deuxième exil,
une grande admiration pour Israël.
Ses relations avec des officiels
israéliens ont de loin précédé ceux
que le Mossad avait entretenu
officiellement avec Mohammed Oufkir
et avec Hassan II à partir de
février 1963."!!
HASSAN II,
AGENT DU MOSSAD
Selon les documents
des "Archives Nationales" d'Israël
récemment ouvertes au publique,
et selon les révélations faites par
Nahum Goldman (ancien président - en
même temps, pendant plus de vingt ans -
du Congrès Juif Mondial et de
l'Organisation Sioniste Mondiale) dans
son livre "Le paradoxe juif" ,
et selon les révélations de
Mohamed Hassanein Heikal dans un article
publié dans la revue libanaise "Achiraa",
et selon les révélations du professeur
Israël Shahak dans son livre "The open
secrets":
le despote Hassan II n'a - en réalité
été qu'un vulgaire espion au service du
Mossad juif israélien!
L'ironie du sort est qu'il y a même
eu, en secret, - comme on vient de
l'apprendre - une une parallèle
concurrence et une précipitation - "Harouala"
- entre le gauchiste enjuivé caviar
Ben Barka et la
crapule despote Hassan II pour servir
Israël et le Mossad: le premier pour
s'emparer du pouvoir, le deuxième pour
"l'éternellement" conserver!Et puis il y
a aussi le "bourgeois" istiqlalien
Balafrej qui s'est aussi volontairement
mis aux service du Mossad juif.
###
Selon
les documents des "Archives Nationales"
d'Israël récemment ouvertes au publique,
et selon les révélations faites par
Nahum Goldman (ancien président - en
même temps, pendant plus de vingt ans -
du Congrès Juif Mondial et de
l'Organisation Sioniste Mondiale) dans
son livre "Le paradoxe juif" ,
et selon les révélations de
Mohamed Hassanein Heikal dans un article
publié dans la revue libanaise "Achiraa",
et selon les révélations du professeur
Israël Shahak dans son livre "The open
secrets":
le despote Hassan II n'a - en réalité
été qu'un vulgaire espion au service du
Mossad juif israélien!
L'ironie du sort est qu'il y a même
eu, en secret, - comme on vient de
l'apprendre - une une parallèle
concurrence et une précipitation - "Harouala"
- entre le gauchiste enjuivé caviar
Ben Barka et la
crapule despote Hassan II pour servir
Israël et le Mossad: le premier pour
s'emparer du pouvoir, le deuxième pour "l'éternellement"
conserver!Et puis il y a aussi le
"bourgeois" istiqlalien Balafrej qui
s'est aussi volontairement mis aux
service du Mossad juif.
###
-
L'intrusion du Mossad au Maroc s'est
faite par des voyages clandestins de
nombreux agents du Mossad et de leur
chef Isser Harel, entre
1958 et 1960.
-
C´est parce que le Mossad a fbriqué de
toutes piZces et fourni des
renseignements "très précis" quant à un
complot visant "à tuer le prince
héritier" - en février 1960 - que les
relations entre le Hassan II et Israël
ont débuté.
- Selon l'ancien agent du Mossad,
Yigal Bin-Nun, un exemple: une
rencontre est arrangée - en février 1963
- chez le juif Benhamou, rue Victor Hugo
à Paris, entre l'agent Yaakov
Karoz et un représentant de
Hassan II.
- Selon Yigal Bin-Nun, Hassan II a voulu
se rapprocher d'Israël parce qu'il était
fasciné par les méthode brutales de
l'occupation juive en Palestine, comme -
auparavant - il a été fasciné comme -
comme Moulay Hafid - par l´ occupation
française au Maroc.
- Beaucoup de petits despotes - tel que
Hassan II - nostalgiques du
colonialisme, de la loi da jungle, de
l'occupation et de grand banditisme à
grand échelon royal, étaient fascinés
par la capacité d´Israël à écraser toute
résistance.
- Ben Gourion avait décidé d'opter pour
créer et développer une ceinture d'Etats
arabes vassales proche ou lointains mais
dociles.
-Le premier contacr entre Hassan et le
Mossad eut lieu le 1er septembre 1958.
Hassan II garda cette visite dans un
secret total, préparant ainsi le terrain
à "l'accord" conclu entre le Palais et
Israël favorisant l'exode des Juifs du
Maroc pour aider Israël dans son
occupation à mieux vaincre
démographiquement ses victimes
Palestiniens Musulmans et Chrétiens.
- Les officiers et agents de Hassan II
se rendirent clandestinement en Israël
et des politiques et militaires
israéliens firent durant de longues
années le chemin inverse.
- Les archives nationales d'Israël
regorgent de documents historiques qui
retracent ces liens. Hassan II a souvent
demandé aux Israéliens de le
renseigner sur les Etats arabes
favorables à un renversement de la
monarchie alaouite.
- Israël a aussi soutenu Hassan II dans
sa "Guerre des Sables" avec l'Algérie en
lui livrant des blindés. Des officiers
de Tsahal et du Mossad ont formé et
encadré la jeune armée royale et les
services de sécurité dont le célèbre
Cab-1, l'embryon de la DST.
- En retour, et malgré l'envoi - en
guise de camouflage - de troupes au
Golan jugé "anecdotique", Hassan II n'a
eu de cesse d´oevrer pour "normaliser"
l'existence d´Israël auprès du monde
arabe, en jouant par exemple un rôle
capital dans l'accord de capitulation et
de la neutralisation de l'Egypte qui
coûta la vie au traître Anouar Sadate,
ou encore d'ouvrir à Rabat et à Tel-Aviv
des antennes diplomatiques.
- Jusqu' à aujourd'hui Israël a continué
à aider "technologiquement" le régime
alaouite pour se maintenir au pouvoir.
- Le secret et les
tabous ont toujours entouré les
relations entre la monarchie au
Maroc et l'Etat d'occupation Israël.
Leurs liens sont souvent passés sous
silence. Pourtant, ils existent bel
et bien… Drôle de jeu auquel ils se
livrent. Un couple qui semble avoir
fait sien l’adage « pour vivre
heureux, vivons cachés ».
- Dernière polémique en date, les
accusations portées à l’encontre du
maire de Marrakech,
Omar Jazouli,
affirmant que ce dernier aurait
signé un accord de coopération, le
22 février 2007 à Marseille, avec le
maire de la ville israélienne de
Haïfa, Yona Yahav. Le quotidien
marocain Attajdid
a carrément lancé un appel implicite
à l’intifada contre l´nfiltration
juive de la "normalisation" avec les
occupants juifs.
- Arguant des exactions croissantes
des occupants Israéliens contre les
Palestiniens, les Islamistes
marocains refusent toute
normalisation avec l’Etat juif. Et
ce ne sont pas les seuls.
- Dès lors qu’il
s’agit de l’Etat d'occupation juif
occupant et usurpateur, aucune
des personnes concernées n’admettra
publiquement et ouvertement avoir un
lien, de quelque nature que ce soit,
avec Israël.
- Et pour cause. Entre un conflit -
relatif à l'occupation juive de la
Palestine, entre juifs occupants
d'un coté et musulmans et chrétiens
résistants de l'autre - vieux de
plus de près de 60 ans, un islamisme
résistant, des peuples
arabo-islamiques se développe
rapidement et le contexte pour le
régime de Hassan II - qui continue
sans lui - ne se prête pas vraiment
à la franchise.
- Pourtant, jusqu´à
aujourd´hui, Mohamed VI et le
Mossade continuent à entretenir des
relations secrètes et très étroites.
Visites de ministres israéliens au
Maroc, travail de lobbying auprès de
la communauté internationale…etc...
- Sur le plan diplomatique, Mohamed VI
[en tant que "président du Comité Al
Qods"(!!!)] - qui a hérité de son père
cette relation "amoureuse" et
illégitime avec le Mossad - affiche
ainsi de manière plus ou moins ouverte,
en fonction de la situation en
Palestine, au Moyen-Orient et de la
conjoncture politique internationale en
général, sa volonté de "normaliser" ses
relations avec Israël qui ne sont déjà
que plus que "normales"! Le « bon
élève » Mohamed VI est tout sauf
désobéissant aux directives de ses
maîtres juifs.
- Sur le plan commercial, les relations
alaouites-israéliennes semblent
poursuivre paisiblement leur petit
bonhomme de chemin, narguant la colère
du peuple marocain. On estime à plus
d’une centaine les entreprises
israéliennes opérant plus ou moins au
grand jour sur le territoire marocain,
notamment dans le domaine agricole.
- Et les entrepreneurs israéliens
défricheraient le terrain pour leurs
compatriotes diplomates juifs.
- Côté israélien, les derniers chiffres
- publiés par
The Israeli Export and International
Cooperation Institute
- font état,
pour le premier trimestre 2006, de 46
firmes israéliennes qui auraient exporté
au Maroc pour un total de 2 millions de
dollars, soit une augmentation de 23,5%
des exportations par rapport à la même
période en 2005.
- Business is business,
a-t-on coutume de dire dans la tradition
alaouite enjuivée.
- La communauté juive au Maroc ne compte
plus, aujourd'hui, que 4.000 membres
concentrés essentiellement à Casablanca.
- Cette communauté juive
est pour beaucoup dans les liens de
"normalisation" "mossadistes" actuels,
et pas seulement - comme le prétend la
propagande officielle - dans le seul
domaine économiques, entre l´état
alaouite et l´état d´occupation juive.
- Si le juif et le
conseiller principal de Mohamed VI -
André Azoulay - est le plus connu des
agents du Mossad au Maroc, il y a
aujourd'hui des milliers d'agents
secrets du Mossad qui travaillent
activement au Maroc pour asseoir et
encrer le pouvoir juif sur notre pays
occupé dans tous les domaines et
secteurs de notre vie politique,
économique, culturelle et sociale.
- A l´époque de l'Intrnet le site "www.dafina.net
" (qui se définit comme "le net
des Juifs du Maroc"), est l´un des
filet électronique que le Mossad utilise
pour le recrutement même des jeunes
"recru" marocains aux service d'Israël:
en commençant à leur faire écumer les
célèbres boîtes de nuit de Tel-Aviv et
avec l'aide de quelques "agences de
voyage" du Mossad, à Casablanca
notamment, qui proposent discrètement à
leurs clients des séjours tous frais
compris à partir de 10.000 dirhams. Le
statut et le réseau social de ces
"touristes" marocains d’un nouveau genre
leur facilite également l’entrée sur le
territoire palestinien occupé.
- Certains "Marocains"
choisissent même de s’installer dans
l’Etat d'occupation juive. Ainsi, c’est
avec une note de suffisance non
dissimulée que le quotidien israélien
Yediot Aharonot, sous la
plume de Yaakov Lappin, rapporte dans
l’édition du 21 février 2007 l’histoire
de Fayçal. G, un jeune
Casablançais de
confession musulmane résidant à
Tel-Aviv. Fayce -pseudonyme choisi pour
l’occasion - serait arrivé en Israël en
1997 pour étudier à l’Université de
Tel-Aviv après des études secondaires
dans un lycée juif de Casablanca.
- Fayçal travaille
actuellement pour une société de NTIC
à Tel Aviv et se dit déterminé à
renouveler son visa étudiant - expiré
voilà deux ans - malgré les réticences
du ministère de l’Intérieur israélien.
- L’histoire de Fayçal,
racontée en intégralité par Béni
Issembert, un journaliste israélien
d’origine française, a été publiée en
France aux Editions Ram sous le
titre "Fayce, le Je de la paix
" ! Auquel il falait ajouter le
sous-titre de "Produit typique du
régime alaouite"!
- Ici et là, des supports
de presse rapportent quant à eux des
expulsions de prostituées marocaines "musulmanes"
d’Israël qui y vendraient
clandestinement leur chair le soir après
leur journée de travail dans des usines
et des ateliers.
- L’association islamiste
Mouvement Unicité et Réforme
(MUR) dénonce carrément une « filière
de prostitution marocaine en Israël ».
Réseau mafieux juif qui, selon une
organisation de résistance palestinienne,
emploierait près de 600 jeunes filles
maroco-musulmanes dans des villes
israéliennes et des colonies juives,
notamment en Cisjordanie occupée. Le
"scoop" a même été repris par le
quotidien arabe londonien Al Quds
Al Arabi.
- Voilà à quelle honteuse et humiliante
situation ce régime "alaouite" juif nous
a mené.
- En 1956, le sultan
Mohamed V - sacralisé par les juifs -
est de retour. “Pas un seul ministère ne
se constitue sans un juif”, rappelle le
juif Serge Berdugo, l'exemple le
plus significatif étant celui du juif
Dr Benzaquen, le ministre des PTT.
Des juifs sont à l'Assemblée
constituante, à l'OCP, dans les partis
"nationalistes" etc...
- 1956 l'activisme du Mossad
est relançé. Robert Assaraf le
rappelle que c'est sous l'ombrelle des
services israéliens que Mohamed
Laghzaoui, alors chef de la
Sûreté nationale, signe avec le
représentant au Maroc du Congrès
juif mondial un accord
organisant l´exode des juifs vers la
Palestine occupée.
- Ayant soutenue
activement l'occupation colonialiste
française, les juifs sont pris de
panique à l'aube de l'indépendance et
leur exode vers la Palestine occupée
fut exacerbée par l'adhésion du Maroc,
en 1958, à la Ligue arabe et à son très
explicite corollaire, le Bureau de
boycott arabe contre Israël. Car
les juifs ont peur d'un Maroc
indépendant et appartenant à sa nation
arabo-islamique. Ils sont pour un Etat
JUIF dans une Palestine qu'ils occupent
et contre un Etat ISLAMIQUE libre dans
un Maroc libéré !
- Selon le juif Simon Lévy,
ls visite au Maroc de Nasser,
lors de la Conférence africaine de
Casablanca en 1961, déclencha une vague
de panique parmi les juifs restés au
pays, qui s'enferment dans leurs
mellahs.
- Selon le juif Simon Lévy:
le Misgueret (organisation
clandestine fondée au Maroc par le
Mossad ) organisa avec la
collaboration personnelle de Hassan II
l' attribution des passeports collectifs
qui sont distribués directement à l'Agence
juive. Bateaux de la
Comanav, cars de la CTM
et avions de la RAM étant
réquisitionnés la nuit ou hors des
heures de service normal.
- Cinquante
dollars américains par personne, au
départ, est le prix fixé, comme l'expose
auteur juif Agnès Bensimon dans son
livre Histoire d'une émigration
secrète. 500 000 dollars ont été
directement versés à Hassan II à Genève,
sous la couverture du HIAS,
poursuit Robert Assaraf.
- “Hassan baâ Lihoud bzraâ”, dit la rue
marocaine en référence à un accord
agricole passé avec les Etats-Unis -
dirigés aussi par le lobby juif. Hassan
II a-t-il vendu “ses” juifs ? Non! En
fait Hassan II a vendu la Palestine aux
juifs!
- Au total, quelque 100 000 juifs sont
partis entre 1961 et 1967, dont plus
d'un tiers pour la seule année1963.
- A la suite de la Guerre des Six
jours en 1967, le reste
des juifs au Maroc prit panique en
observant la réaction nationaliste
fervente du peuples marocain. C'est
aussi le temps du réveil du peupla
marocain avec le boycottage des médecins,
des commerçants et surtout des avocats
juifs au Maroc. La lutte de la
résistance contre l'occupation juive
doit être totale ou pas ! Le Maroc est
aussi devenu une Palestine
occupée..aussi ... par les juifs !
|
Une
récente
dépêche
de
l´AFP
du
26
janvier
2008:
« Selon
un
livre
écrit
par
un
journaliste
israélienet
(publié
vendredi
25
janvier
2008
par
le
journaliste
israélien
Shmouel
Seguev,
et
préfacé
par
un
ancien
chef
du
Mossad,
le
service
d’espionnage
israélien,
Ephraïm
Halévy,
et
publié
en
hébreu
par
les
éditions
Matar
sous
le
titre
Le
lien
marocain)
fourmille
de
détails
sur
les
relations
secrètes
entre
Israël
et
le
Maroc.
On y
apprend
que
Ben
Barka
a
rencontré
en
1960
un
haut
responsable
du
Mossad
pour
lui
demander
- en
vain
-
une
aide
financière...
David
Ben
Gourion,
le
fondateur
d’Israël,
en a
averti
le
souverain
marocain.
Après
le
déclenchement
en
1963
de
la
guerre
entre
le
Maroc
et
l’Algérie,
le
chef
du
Mossad,
Meir
Amit,
doté
d’un
faux
passeport,
a
rencontré
à
Marrakech
le
roi
Hassan
II
pour
lui
déclarer :
« Nous
pouvons
et
nous
voulons
vous
aider.»
Les
instructeurs
d’Israël
ont
ensuite
entraîné
des
officiers
marocains,
formé
des
aviateurs
au
pilotage
de
Mig-17
soviétiques,
organisé
ses
services
secrets,
surveillé
la
construction
de
la
barrière
entre
le
Maroc
et
l’Algérie,
vendu
des
armes,
y
compris
des
chars
AMX-13
français,
et
équipé
des
embarcations
de
pêche
de
radars
pour
les
transformer
en
garde-côtes.
En
1965,
Israël
a pu
suivre
le
sommet
arabe
de
Casablanca
et a
ainsi
découvert
l’impréparation
des
armées
arabes
bien
avant
la
guerre
de
juin
1967.
M.
Seguev
consacre
aussi
une
place
importante
aux
pourparlers
du
Mossad
avec
le
roi
Hassan
II,
qui
ont
préludé
à la
rencontre
secrète
au
Maroc
du
ministre
israélien
des
Affaires
étrangères,
Moshé
Dayan,
avec
le
vice-Premier
ministre
égyptien
Hassan
Al
Toami,
puis
au
voyage
historique
du
président
égyptien
Anouar
Sadate
à
Jérusalem
en
1977.
M. Seguev
ancien
capitaine
des
renseignements
militaires,
puis
correspondant
à
Paris
du
quotidien
Maariv,
souligne
dans
un
entretien
à
l’AFP
qu’il
a
des
liens
très
étroits
avec
les
renseignements
israéliens.
»
A.F.P.
|
Ben
Barka
Agent du Mossad |
« Je
sais qui a tué Ben Barka, je sais pourquoi et je sais où son
corps se trouve aujourd'hui ». Yigal Bin-Nun dit ce
qu'il veut bien dire de « l'affaire Ben Barka ». L'historien
prépare un livre sur l'icône de la gauche marxiste caviare
marocaine et dit ne pas souhaiter voir ses révélations faire
la Une des journaux sans véritable appareil argumentatif.
Tout ce que l'on saura, c'est que Mehdi Ben Barka a été tué
par erreur et que son corps repose quelque part en France.
Que la fameuse histoire de la cuve est fausse et que le
livre de Boukhari est un tissu de boniments. Qu'il n'y a
rien sous la mosquée de Courcouronnes. Que Mohamed Oufkir
n'a probablement rien à voir avec l'enlèvement et
l'assassinat et que le seul nom récurrent est celui de Dlimi.
Que tout a été organisé par Miloud Ettounsi, alias « Chtouki »…
Ben Barka:
bien plus que « saheb lihoud »
Mais
ce n'est pas tout. Yigal Bin-Nun veut bien donner quelques
détails sur un autre sujet explosif : les relations de Mehdi
Ben Barka avec Israël et le Mossad.
Il
affirme que Ben Barka était bien plus que « Saheb Lihoud »;
Ben Barka aurait eu des contacts presque quotidiens avec le
Mossad, notamment avec le numéro 2, Yaakov Karoz.
Des relations idylliques qui commencèrent à se ternir
lorsque Ben Barka parla ouvertement de prendre le pouvoir au
Maroc et demanda non seulement de l'argent, mais aussi des
armes à Israël.
Mehdi Ben Barka, tel que le décrit Yigal Bin-Nun, était
également attiré par le "modèle de développement
israélien."!
Ben Barka aurait demandé à ses interlocuteurs du Mossad des
livres pour apprendre l'hébreu ainsi que des manuels
concernant le développement rural et agricole en Israël afin
de s'en inspirer au Maroc.
Le chercheur israélien s'est basé sur des témoignages
d'acteurs de l'époque toujours en vie, mais aussi et surtout
sur les archives déclassifiées de l'Etat hébreu.
La relation de Mehdi Ben Barka avec Israël, daterait de mars
1960. Deux documents des comptes rendus classés aux archives
nationales du ministère israélien des Affaires étrangères
Israélien, dont l'auteur est André Chouraqui, dirigeant de
l'Agence juive, rapportent le contenu des rencontres entre
ce même André Chouraqui et Mehdi Ben Barka à Paris en Mars
1960.
Le contexte politique marocain est pour le moins tendu. Le
gouvernement Abdallah Ibrahim et Mehdi Ben Barka sont en
conflit ouvert avec le prince héritier Moulay Hassan. Dans
l'un des comptes rendus, Chouraqui écrit : « Au cours de son
voyage en Orient, le sultan a mis Ibrahim à l'écart des
conversations avec Nasser et les autres souverains du
Proche-Orient ».
Le Sultan est revenu transformé au moins sur ce point.
Il sait qu'on peut gouverner un Etat seul et « au besoin »
en mettant en prison des milliers de personnes.
Ibrahim, par contre, a vu que la politique arabe dont il
était l'instigateur n'est plus payante et qu'elle se
retourne actuellement contre lui ; d'où, pour lui et ses
amis, la nécessité de trouver de nouvelles alliance. Il les
cherche alors du côté de l'Occident, des juifs et des forces
de gauche.
« Selon ce document, Mehdi Ben Barka affirmait à ses
interlocuteurs que le gouvernement Ibrahim avait pris
position pour le général Kassem, président de l'Irak dans le
conflit qui l'opposait à Gamal Abdenasser au sein de la
Ligue Arabe.
Mehdi Ben Barka aurait dit lors de ces rencontres que le
mouvement qu'il représentait avait fait le choix de la
démocratie que pouvait représenter le général Kassem et les
pays africains qui se démocratisaient, plutôt que de suivre
le modèle nassérien.
Rencontres
soutenues
D'après le document, Ben Barka aurait proposé une
solution pratique à un problème qui embarrasse Israël et la
communauté juive marocaine : la rupture des rapports postaux
entre Israël et le Maroc.
Résultat de l'adhésion du Maroc à la Ligue Arabe, cette
rupture avait suscité la mobilisation des organisations
juives. Un intense travail de lobbying avait été effectué.
Pourquoi le leader du "progressisme" caviar
marocain enjuivé fait-il autant d'efforts vis-à-vis des
lobbies juifs et d'Israël lui-même ?
Dans ce fameux document, André Chouraqui écrit : « La
deuxième chose qui résulte de ce premier entretien avec Ben
Barka est que celui-ci a, avec empressement, accepté
l'invitation de visiter Israël.
Si cela se réalise, cela aura des conséquences lointaines
non négligeables. Ben Barka, en s'ouvrant à nous, attend de
nous un appui moral auprès des Juifs marocains et, très
probablement aussi, un appui matériel s'il entre en guerre
ouverte contre la monarchie.
Il aura besoin d'argent et d'armes. Il m'a laissé entendre
cela d'une manière assez claire ». Selon les archives
israéliennes, André Chouraqui organisera, le 26 mars 1960 à
Paris, une rencontre entre Mehdi Ben Barka et Yacoov Karoz ,
numéro deux du Mossad.
Yigal Bin-Nun produit à l'appui de sa thèse un autre
document d'archives provenant du Congrès mondial Juif (CMJ).
Il s'agit là aussi d'un compte rendu d'une rencontre entre
Mehdi Ben Barka et Alexandre Easterman du CJM, à Paris le
mardi 5 avril 1960.
Selon ce document, c'est à la demande du leader marocain que
la rencontre eut lieu. Easterman y rapporte l'argumentaire
déployé par Ben Barka pour s'assurer l'aide du CJM dans son
combat contre le pouvoir réactionnaire représenté par la
monarchie marocaine.
Ben Barka aurait évoqué une fois encore, l'opposition de son
mouvement à la politique de Nasser, et le soutien dont il
jouit auprès de nombreux pays africains.
Alexandre Easterman écrit avoir questionné Ben Barka sur la
rupture des rapports postaux entre le Maroc et Israël, le
refus de permettre de délivrer des passeports aux Juifs
marocains pour leur permettre d'émigrer en Israël et le
refus d'Abdallah Ibrahim de le recevoir quand il s'était
rendu au Maroc.
Ben Barka aurait évoqué là aussi les forces réactionnaires
qui rendent toute politique d'ouverture impossible vis-à-vis
d'Israël. Il aurait promis à son interlocuteur qu'il
s'arrangerait pour que Abdallah Ibrahim le rencontre lors de
sa prochaine visite au Maroc.
Selon ce compte rendu, Mehdi Ben Barka a réitéré sa demande
d'assistance. « Il (Mehdi Ben Barka) espérait que le Congrès
Juif Mondial (CJM ) allait se joindre aux autres
éléments "libéraux" pour soutenir son groupe par tous les
moyens, et que c'était dans l'intérêt des Juifs que le
Congrès devait le faire.
Je lui ai demandé ce qu'il entendait par soutien, et il a
répondu : ''Soutien moral et matériel''. Il n'a pas précisé
ce qu'il entendait par là et je ne lui ai pas demandé »,
rapporte Easterman dans ce document.
En conclusion, le dirigeant écrit très cyniquement : « J'ai
appris à Paris que Ben Barka avait rencontré nombre de
personnes et de délégations juives durant ces dernières
semaines. Il apparaît donc qu'il ne m'a pas accordé un
privilège spécial en me rencontrant si ce n'est le fait de
s'être déplacé chez moi plutôt que le contraire. »
Et d'ajouter : « La nouvelle, et sans précédente sollicitude
de Ben Barka à l'égard des Juifs, montre indubitablement sa
volonté de nous rassurer, à la lumière de ce qui s'est
récemment passé au Maroc. Ses promesses de tout arranger
signale son souhait d'obtenir un soutien juif, quel que soit
le sens qu'il donne au mot soutien. D'un autre côté, tout
ceci suggère que sa position est bien plus faible qu'il ne
veut nous le laisser croire. »
Deux événements feront pencher le soutien des organisations
juives et d’Israël au profit de celui qui à l’époque n’était
encore que prince héritier, Moulay Hassan. En Mai 1960,
Mohammed V limoge le gouvernement Ibrahim et installe un
gouvernement à la tête duquel il met son propre fils. Le
prince Héritier accepte de rencontrer Alexandre Easterman
après avoir délégué précédemment Bensalem Guessous à Golda
Meir à Jérusalem, et se montre attentif à ses requêtes
concernant la sortie des Juifs du Maroc. Un « deal » qui
prendra corps en août 1961 avec une véritable évacuation
orchestrée des Juifs marocains.
L’historien israélien affirme que Ben Barka, d’après le
témoignage de Jo Golan, conseillé de Nahum Goldman, a même
effectué un voyage en Israël. Il a aussi reçu un salaire de
la part des dirigeants du Congrès Juif Mondial, malgré
quelques réticences de la part du ministère des Affaires
Etrangères à Jérusalem.
Ben Barka demanda aussi d’envoyer des stagiaires marocains
de son parti à l’Institut Afro-asiatique de la Histadrut à
Tel-Aviv.
M. Bin-Nun souligne que Ben Barka n’a même pas daigné
demander à ses interlocuteurs de garder en secret ses
relations avec Israël. Les Israéliens essayèrent de le
persuader le leader de la gauche de contenir ses projets
belliqueux, de collaborer avec ses adversaires et de ne pas
s’aventurer dans une lutte armée contre le Palais.
Ben Barka,
était
aussi
espion de l'Est
Du nouveau sur Ben
Barka qui va certainement faire couler
beaucoup d’encre. En effet, dans sa
dernière édition, L’Express
fait une révélation de taille. Selon
l’hebdomadaire français, Mehdi Ben Barka
aurait été un agent des services secrets
tchécoslovaques. Cette assertion a été
faite par un journaliste et historien,
Petr Zidek, sur la base d’un dossier de
1550 pages sorties directement des
archives de la StB, la sécurité d’Etat
tchécoslovaque. Par le passé, L’Express
a réservé bon nombre de ses unes à
l’affaire Ben Barka. Quatre jours après
la disparition de Ben Barka, le journal
avait commis un premier article, “Les
étranges coïncidences de l’affaire Ben
Barka”. Puis, le 10 janvier 1966, la Une
de l’hebdomadaire est consacrée à ce qui
devenait alors l’Affaire Ben Barka suite
au témoignage de Georges Figon et
portera le fameux titre “J’ai vu tuer
Ben Barka”. Deux semaines plus tard, L’Express
lance un feuilleton qui sera la “cover
story” de l’hebdomadaire pendant cinq
semaines intitulé “A verser au dossier
de l’instruction”. Les journalistes de
L’Express feront même partie de l’armada
des témoins qui vont défiler durant le
fameux procès.
«Pragmatique mais pas
sympathique»
Mais, qu’est-ce que nous apprend ce
dossier réservé à un personnage majeur
de l’Histoire contemporaine du Maroc ?
D’après le journaliste tchèque auteur de
cette enquête, l’opposant progressiste
était d’abord un agent de l’Est qui
avait un rang de contact confidentiel.
Il aurait porté le nom de code de
“Cheikh”. Et il fournissait des
informations à divers officiers
traitants moyennant de l’argent. Par
ailleurs, les 1550 pages de ce dossier
qui porte, selon Petr Zidek, le numéro
de référence 43-802, évoquent aussi
l’homme qu’il était. Zidek dira par
exemple qu’à «la lecture des documents,
on découvre un homme très pragmatique et
pas forcément sympathique».
L’enquête de L’Express raconte en détail
l’aventure de Ben Barka avec les
services de renseignement de ce pays de
l’Est. D’une première rencontre en mars
1960, fruit d’un pur hasard, les
liaisons qui vont se tisser entre
l’homme de la gauche et les agents
secrets de ce pays communiste, satellite
de l’Union soviétique, vont se
consolider. Un agent de renseignement de
la Stb, le capitaine Zdenek Micke tisse
au départ une relation, de prime abord
innocente. Au départ Ben Barka devait
ignorer au départ la véritable
profession de cet homme qui se
présentait à lui au restaurant “Le
Fouquet’s” comme deuxième secrétaire de
l’ambassade de Tchécoslovaquie à Paris.
Le contenu des conversations entre les
deux hommes est largement étalé dans les
fiches que Zidek a récupérées. En voici
un extrait datant de la même période,
c’est-à-dire en mars 1960, tel que
raconté par le capitaine tchèque : «Ben
Barka ne voit qu’une seule issue pour
son pays : s’engager dans la voie du
socialisme. La première condition est
l’unification de toutes les forces de
progrès du pays dans une organisation
politique. C’est pourquoi il veut
traiter avec Ali Yata pour obtenir
l’accord du parti communiste marocain».
1500
francs/mois
Les rencontres vont alors se multiplier.
Et les séjours en terres tchécoslovaques
aussi. Au total, le dirigeant de
l’opposition fera onze séjours dans ce
pays. Le premier en septembre 1961. Le
dernier, le 1er octobre 1965, soit
quatre semaines avant son enlèvement. A
propos de cette visite, Petr Zidek écrit
que «ceux qui le croisent alors
décrivent un homme apeuré. Inquiet pour
sa sécurité, il demande même à l’agent
tchèque de lui fournir un revolver,
calibre 7,65 mm. Ce dernier s’engage à
lui procurer une arme lors de son
prochain séjour. Mais l’opposant
marocain ne reviendra pas…».
Le journaliste et historien Petr Zidek
raconte en détail la première visite de
Ben Barka en terre tchécoslovaque, «en
vue de présenter au “cheikh” les succès
du socialisme et du patrimoine culturel
du pays». C’était en septembre 1961.
L’homme fait la découverte de Prague. Il
rencontre des syndicalistes, des
étudiants. Mais, dans les fiches
décryptées par Zidek, il est question
aussi de vie privée. Des virées
nocturnes mais aussi de relations qu’il
aurait entretenues avec des femmes.
Puis, il y a le volet rémunération.
Immédiatement après le voyage effectué
en Tchécoslovaquie, le journaliste parle
d’une rémunération que les services de
renseignement auraient consentie à
verser au leader de l’UNFP. «Ben Barka
reçoit 1500 francs par mois en échange
de documents qu’il présente comme étant
des bulletins du Service de
documentation et de contre-espionnage
français, le Sdece», apprend-t-on de
l’enquête. La StB aurait même financé le
voyage de Ben Barka en Guinée. De retour
au Maroc en mai 1962, les contacts se
feront plus rares. Ils reprendront après
son second exil de juin 1963. Selon
Zidek, Ben Barka va dès lors multiplier
les séjours et les passages par les
hôtels luxueux de Prague. Il s’y rendra
aussi en compagnie de sa famille. En
1964, les relations entre le chef du
Mouvement de libération des pays du
tiers-monde et la StB vont se refroidir.
Un capitaine des services de
renseignements tchèques, un certain
“Doubek” va même rédiger un rapport où
il qualifiera Ben Barka de «progressiste
dans les contacts avec nous,
proaméricain dans les contacts avec les
Américains et opportuniste dans les
contacts avec Bourguiba, Nasser et les
baâtistes d’Irak et de Syrie. Les amis
du KGB pensent qu’il a été corrompu par
les Chinois».
Selon ces fiches, le président de la
Tricontinentale aurait même suivi une
formation en techniques de l’espionnage
: les langages codés, connexions radio…
http://www.lexpress.fr/info/monde
/dossier/benbarka/dossier.asp?ida=458682
La note
rédigée par l'agent tchèque
«Motl», après ses deux
premières rencontres avec
Ben Barka, au printemps
1960, à Paris. Au dessus, la
fiche de l'agent «Motl». De
son vrai nom Zdenek Micke,
ce capitaine des services de
renseignement a travaillé
sous couverture diplomatique
à Paris, de novembre 1959 à
janvier 1967.
LEXPRESS.fr du 16/07/2007
Quand
«Cheikh»
renseignait Prague
Petr Zidek
Tout commence à la
mi-mars 1960, à
Paris, au
café-restaurant le
Fouquet's, sur les
Champs-Elysées. Le
capitaine Zdenek
Micke, un agent
tchécoslovaque
utilisant comme
couverture un poste
de deuxième
secrétaire à
l'ambassade de son
pays, est attablé
avec l'un de ses
contacts français -
un homme qu'il
désigne sous le nom
de code de «Gogol»
dans ses comptes
rendus envoyés à
Prague.
La note rédigée
par l'agent
tchèque «Motl»,
après ses deux
premières
rencontres avec
Ben Barka, au
printemps 1960,
à Paris. Au
dessus, la fiche
de l'agent «Motl».
De son vrai nom
Zdenek Micke, ce
capitaine des
services de
renseignement a
travaillé sous
couverture
diplomatique à
Paris, de
novembre 1959 à
janvier 1967.
Cet
informateur semble
avoir beaucoup de
relations parmi les
Marocains de la
capitale. Ce
jour-là, au
Fouquet's, il
présente au faux
diplomate un certain
Kenfaoui, chargé
d'affaires à
l'ambassade du
Maroc. Ce dernier
ignore évidemment
que Zdenek Micke,
nom de code «Motl»,
est un agent de
l'Est.
Les
trois hommes
aperçoivent alors un
autre Marocain, à
une table voisine:
Mehdi Ben Barka, 40
ans, leader en exil
de l'Union nationale
des forces
populaires (UNFP,
fondée en 1959). Le
faux diplomate
tchèque en profite
pour faire la
connaissance de cet
opposant de renom.
Dans la foulée, il
le convie, ainsi que
Kenfaoui, à un dîner
qui se tiendra
bientôt à
l'ambassade de
Tchécoslovaquie.
Ce
soir-là, le 28 mars
1960, Kenfaoui tarde
à arriver. Retenu
par un cocktail
offert en l'honneur
d'une délégation
malienne, il se
présentera avec une
heure et demie de
retard. Ben Barka,
lui, est ponctuel.
En attendant son
compatriote, il
discute avec Zdenek
Micke (alias «Motl»),
sans se douter, lui
non plus, que cet
homme de 29 ans est
un capitaine de la
StB, l'équivalent du
KGB à Prague.
Le
département
«renseignement
extérieur» du
service
tchécoslovaque a
ouvert un dossier -
le 43-802 - au nom
de Ben Barka. Une
note de quatre
pages, rédigée par
Motl, relate le
dîner à l'ambassade.
«Nous avons pu
analyser dans le
calme la situation
actuelle au Maroc»,
écrit-il. Le
fondateur de l'UNFP
lui a confié qu'il
ne pouvait retourner
dans son pays sans
risquer
l'arrestation. «Ben
Barka, poursuit Motl,
ne voit qu'une seule
issue pour son pays:
s'engager dans la
voie du socialisme.
La première
condition est
l'unification totale
de toutes les forces
de progrès du pays
dans une
organisation
politique. C'est
pourquoi il veut
traiter avec Ali
Yata [NDLR: le
secrétaire général
du Parti communiste
marocain - PCM] pour
obtenir l'accord du
parti.» Autre signe
positif aux yeux du
capitaine: le leader
tiers-mondiste, à la
recherche de
contacts
internationaux, dit
vouloir rencontrer
des dirigeants
soviétiques, en
particulier un
proche collaborateur
de Khrouchtchev,
attendu à Paris.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20070704.OBS5040/ben_
barka_aurait_ete_un_espionau_service_de_prague.html?idfx=RSS_notr
Ben Barka:
espion au service de
Prague
NOUVELOBS.COM |
04.07.2007
Des
archives secrètes
révèlent que le
leader de
l'opposition
marocaine kidnappé à
Paris en 1965 aurait
servi la
Tchécoslovaquie à
partir de 1961. Il
aurait notamment
transmis des
documents émanant de
la Sdece, ex-DGSE.
Medhi
Ben Barka, disparu
en 1965 à Paris à la
suite de son
enlèvement, aurait
été un agent
rémunéré des
services secrets
tchécoslovaques au
début des années 60,
affirme dans son
dernier numéro
L'Express.
Le leader de
l'opposition
marocaine en exil
aurait été approché
à Paris dès avril
1960 par un membre
du StB (services
secrets
tchécoslovaques,
équivalent du KGB
soviétique), selon
des archives
secrètes (1.150
pages). Elles ont
été découvertes en
Tchécoslovaquie, à
Prague, par un
journaliste tchèque.
L'Express
publie certaines
pages sous forme de
fac-similés.
Informations
confidentielles
françaises
transmises à Prague
Selon
l'hebdomadaire, la
rémunération de Ben
Barka par le StB a
débuté après un
voyage à Prague. Ce
dernier, qui fut
président de la
Tricontinentale
(rassemblant des
Etats qui venaient
d'accéder à
l'indépendance et
des mouvements de
libération), aurait
reçu 1.500 francs
par mois, à partir
de l'automme 1961.
Ben Barka aurait
remis au StB des
documents qu'il
présente alors comme
venant du Service de
documentation
extérieure et de
contre-espionnage
français (Sdece,
devenu DGSE). Le
leader marocain
aurait également
multiplié les
séjours à Prague où
il aurait suivi une
formation
spécialisée (codes,
liaisons radio,
filature...) en mars
1965, sept mois
avant son enlèvement
à Paris.
"Contradiction avec
le personnage de Ben
Barka"
Pour l'historien
Gilles Perrault,
auteur d'un ouvrage
sur Henri Curiel qui
était membre de la
Tricontinentale et
proche de Ben Barka,
ces révélations de
L'Express
sont "en
contradiction totale
avec le personnage
de Ben Barka, chef
de l'opposition
marocaine". Gilles
Perrault a ajouté
qu'il "ne voyait pas
très bien l'utilité
de Ben Barka pour
les services
tchèques, d'autant
plus que sa
dimension mondiale
aurait plutôt voulu
qu'il soit recruté
par le KGB".
Ben Barka a disparu
le 29 octobre 1965,
devant la brasserie
Lipp à Paris (VIe),
lors d'une opération
menée par les
services marocains
du roi Hassan II
avec la complicité
de policiers et de
truands français.
Cette affaire
retentissante n'a
jamais été
totalement élucidée
malgré deux
instructions
judiciaires. Le
corps de Ben Barka
n'a toujours pas été
retrouvé et les
conditions de sa
mort n'ont pas été
établies.
http://www.lagazettedumaroc.com/articles.php?r=2&sr=830&n=532&id_artl=13974
|
Programme quotidien d'actualité nationale de
Radio Prague, diffusé tous les jours sauf le samedi et
dimanche, est un résumé de l'essentiel des événements des 24 dernières
heures.
Archives StB:
une autre image de Ben Barka
Cliquer sur le lien
pour écouter l' audio:
Écoute
16kb/s ~ 32kb/s
Nous vous en parlions dans notre précédente émission : un dossier
retrouvé dans les archives de la StB retrace les cinq années pendant
lesquelles le Marocain Mehdi Ben Barka a été rémunéré par les services
de renseignement tchécoslovaques pour leur servir d'informateur.
Approché en 1960 à Paris par le capitaine Zdenek
Micke, en poste à l'ambassade tchécoslovaque, le leader de l'UNFP se
rendra pour la première fois à Prague l'année suivante. En tout, Ben Barka
viendra 11 fois en Tchécoslovaquie. Au cours d'un de ses passages, il sera
officiellement recruté par la StB.
Le 17 décembre 1963, le chef du renseignement
extérieur écrit une note au ministre de l'Intérieur pour faire l'éloge
de Cheikh, le nom de code donné à Mehdi Ben Barka. « Il nous donne
des informations et des documents intéressants », peut-on lire dans
cette note. Une note qui figure dans le dossier de plus de 1500 pages
retrouvé dans les archives et décortiqué par l'historien et journaliste
Petr Zidek :
« Pour moi, ce dossier donne une nouvelle image de ce personnage. Dans la
plupart des livres qui ont été consacrés à Ben Barka, il est souvent
présenté comme une victime innocente des services secrets marocains,
français, américains - on parle même du Mossad israélien - et je pense
qu'en lisant ce dossier on peut se faire une autre image de ce politicien.
Je pense qu'il n'était pas si innocent que ça et qu'il a probablement
entretenu d'autres relations de ce type. »
Avec d'autres services de renseignement ?
« Oui, je n'ai aucune preuve, il n'y en a pas dans le
dossier mais je pense que le comportement de ben barka vis-à-vis des
services tchèques et certains faits peuvent conforter cette hypothèse. »
Ces révélations ont eu un retentissement
relativement important cette semaine. Quand on parle de Ben Barka en
France, c'est aussi et surtout du mystère qui entoure sa disparition.
Est-ce que dans le dossier des archives de la StB on apprend quelque
chose de plus ?
« Pas concrètement, mais je pense que le contenu du dossier est une raison
de plus pour quiconque qui aurait voulu l'éliminer. C'est aussi une
hypothèse : ses contacts avec la StB n'étaient sûrement pas ignorés par
les services français ou marocains. C'était peut-être une des raisons de
son élimination. »
Les recherches sur le dossier Ben Barka seront
publiées ce week-end dans Lidove noviny. Ajoutons que sur une note
rédigée deux semaines après l'enlèvement de Mehdi Ben Barka à Paris, la
StB déployait déjà une stratégie à triple objectif : « attirer les
soupçons sur le gouvernement américain et la CIA pour faire croire
qu'ils sont les organisateurs du rapt », « dénoncer le roi Hassan II...
» et « compromettre autant que possible la police et le gouvernement
français, voire Charles de Gaulle en personne ».
Ben Barka
informateur de Prague
[12-07-2007] Par Alexis Rosenzweig
Mehdi Ben Barka, leader de
l'opposition marocaine et du mouvement tiers-mondiste au début des années
60, était un informateur de la StB, l'équivalent tchécoslovaque du KGB.
C'est en tout cas ce qui ressort d'un imposant dossier retrouvé à Prague
dans les archives des services de renseignement.
Le dossier, qui porte le numéro
43-802, est très détaillé. Il retrace les cinq années de collaboration
entre la StB et Mehdi Ben Barka - sous son nom de code « Cheikh » -
jusqu'à la mystérieuse disparition de celui-ci à Paris en 1965.
Historien de
formation, le journaliste Petr Zidek a retrouvé ce dossier en microfilm et
vient d'en publier le contenu dans le magazine français L'Express. Son
enquête sera également publiée dans le prochain supplément du week-end du
quotidien tchèque Lidove noviny. Au micro de Radio Prague, Petr Zidek a
insisté sur le caractère exceptionnel du dossier Ben Barka :
« Ce dossier est
exceptionnel parce qu'il comporte 1500 pages, ce qui est rare pour la StB.
Il traite le sujet très en détail et je pense que c'est un bon document
historique. »
Ces détails concernent
l'évolution de la collaboration et la rémunération de Mehdi Ben Barka par
la StB ?
« Oui, il n'y a pas de
reçus ni de de factures mais il y a des documents qui prouvent que Ben
barka a reçu telle somme d'argent pour tel objectif. Par exemple pour
aller assister à une conférence afro-asiatique. »source : http://www.radio.cz/fr/article/93324/limit |
Ben Barka,
agent de Prague?
Mehdi Ben Barka, en 1959 à
Casablanca. (Photo : AFP)
Selon des informations
publiées par l’hebdomadaire L’Express, Mehdi Ben Barka a été
rémunéré par le StB, les services secrets tchécoslovaques, au début des
années 1960. Le journaliste et historien Petr Zidek, 36 ans, spécialiste
des services secrets, a pu éplucher un dossier de plus de 1 500 pages
contenant des renseignements au sujet des activités de l’opposant
marocain, qui avait le nom de code « Cheik ». Il aurait ainsi
fourni des renseignements à divers responsables de la centrale
d’espionnage tchèque, très liée au KGB soviétique. La famille de Ben Barka
a considéré que ces révélations sont diffamatoires. Interviewé par RFI,
Petr Zidek maintient que Ben Barka a bien été un agent des services
secrets de Prague, depuis 1961, jusqu’à sa disparition à Paris en 1965. Le
chercher affirme, également, qu’Amilcar Cabral, qui dirigea la lutte pour
l’indépendance de la Guinée Bissau, a également bénéficie de l’aide des
Tchèques.
source http://www.rfi.fr/actufr/articles/091/article_53985.asp |
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